Forêts Vivantes Pyrénées
Nous sommes un collectif d’associations nationales et régionales, environnementales et paysannes, qui s’opposent à l’utilisation du bois en provenance des forêts pour des usages non essentiels dans un contexte d’urgence climatique. Notre objectif est de sensibiliser sur la nécessité absolue de préserver le puits carbone et sur l’avenir très préoccupant de nos forêts: dû tant aux effets du changement climatique qu’à la pression actuelle qui pèse sur elles du fait de l’augmentation des usages du bois.
Notre collectif, qui compte à présent 65 associations demande donc l’arrêt des projets E-CHO à Lacq et BIOCHAR à Garlin, car ils mettent en grand danger nos forêts régionales.
Notre histoire
Le collectif Forêts Vivantes Pyrénées (anciennement Touche Pas à Ma Forêt – Pour le Climat) est né en octobre 2023, lorsque plusieurs associations régionales ont été averties par le réseau l’Appel pour des forêts vivantes qu’une production de carburants à base de biomasse forestière risquait de voir le jour à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, impactant lourdement les forêts de tout le quart Sud-ouest et au-delà.
À la soirée de lancement de la concertation publique sur ce projet, appelé E-CHO, le 17 octobre 2023 à Lacq, des associations du Béarn, ainsi que celles qui avait déjà lutté avec succès contre le projet d’une méga-scierie à Lannemezan, étaient présentes: l’Association pour la Conservation du Cadre de vie d’Oloron et du Bager (ACCOB), l’Association pour la Protection de la Qualité de Vie en Béarn des Gaves (APQV), la SÉPANSO-64 et Touche Pas à Ma Forêt – Pyrénées.
Choqués par l’absence de réponses aux questions sur les conséquences environnementales, ces associations se réunissaient le 29 octobre 2023 pour former le Collectif Touche pas à Ma Forêt – Pour Le Climat (désormais nommé Forêts Vivantes Pyrénées). Elles furent rapidement rejointes par des organisations basques et landaises, réunies au sein du Collectif des Associations de Défense de l’Environnement Pays basque Sud des Landes (CADE), ainsi que par des s’associations nationales de défense de la forêt comme A.B.R.E.S. et le GNSA.
Il participa activement à la concertation publique, en soumettant plusieurs contributions aux cahiers d’acteurs. Mais le 17 janvier 2024, à l’issu de cette concertation largement défavorable au projet, Elyse a esquivé les questions les plus importantes des citoyens et a décidé, malgré tout, de maintenir son agenda d’implantation.
Depuis, le collectif, qui compte à présent 65 organisations, continue donc de se mobiliser contre ce projet – et contre tous les usages non essentiels de la biomasse forestière, comme le projet BIOCHAR à Garlin – notamment en organisant de nombreuses réunions publiques.
Le samedi 15 juin 2024, 500 manifestants et élus étaient réunis à Pau pour une première marche pacifique pour la protection des forêts : « L’Appel de la Forêt Vivante ». Le matin de la manifestation, les organisations qui le composent se sont réunies en séance plénière à Billère pour valider leur stratégie et préciser leur organisation. Elles ont créé une association, nommée Forêts Vivantes Pyrénéennes, au service opérationnel du collectif.
Nos combats
Sommé par l’Europe de réduire son recours aux énergies fossiles, le secteur aérien n’a rien trouvé de mieux que de vouloir faire voler les avions avec du kérosène produit à partir de biomasse forestière.
Le projet E-CHO d’Elyse Energy à Lacq: Un complexe industriel de production de kérosène pour les avions et de méthanol pour les bateaux risque d’être mis en service à Lacq en 2027 par Élyse Energy. Ce projet E-CHO est le fer de lance de la production de kérosène à base de biomasse forestière – le e-bio-kérosène. Plus de 8 millions d’euros d’argent du contribuable ont été investis dans le projet, avant toute concertation publique, pour un investissement total annoncé de 2 milliards d’euros.
Il utiliserait 300 000 t par an de matière ligneuse sèche provenant de résidus de coupes d’arbres pour ne fournir qu’environ 1 % des besoins annuels des aéroports français et 200 000 t/an de méthanol pour les bateaux.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Ce n’est que le début : compte tenu de la volonté du secteur de doubler la flotte d’ici 2040 et du soutien financier promis par Emmanuel Macron (200 millions d’euros), il y a actuellement en France plusieurs projets similaires de production de carburants d’aviation synthétiques à base de biomasse forestière, alors même que d’autres acteurs économiques en sont également de plus en plus gourmands (bois énergie, centrales à biomasse, biochar, bois d’œuvre…).
Le projet BIOCHAR de Miraïa à Garlin, en est l’exemple: il s’agirait de pyroliser 135 000 tonnes de bois/an pour en extraire 20 000 tonnes de biochar (bio-charbon de bois) destiné à fertiliser les sols. Les fours de pyrolyse et la circulation des camions entraineraient une pollution atmosphérique accrue.
Tout cela pour produire des fertilisants, dont l’efficacité n’a pas été prouvée, et dont le prix de vente, estimé entre 800€/tonne à 1000€/tonne (hors subvention), semble démesuré.
La zone d’approvisionnement de BIOCHAR se situant entre 100 et 150 km autour du site de Garlin, celle d’E-CHO à 200 km autour de Lacq et au-delà, ces deux projets risquent d’aboutir à l’abattage de 435 000 t d’arbres par an dans la région. De quoi voir disparaître l’équivalent de la forêt d’Iraty en moins de dix ans ! Avec, à la clé, une artificialisation de nos forêts et un recours accru aux coupes rases.
Les enjeux
Alors que la forêt française est déjà menacée par une augmentation de 80% de la mortalité des arbres. La ressource forestière n’est pas inépuisable. Depuis une dizaine d’années, la croissance de la production faiblit, les maladies frappent les forêts, les incendies causent de très graves dégâts. Dans son rapport annuel sur les données de l’inventaire forestier, l’IGN remarque que la mortalité des arbres a augmenté de 80% en dix ans.
Lorsqu’on abat, comme le ferait Elyse et Miraïa, des milliers d’hectares d’arbres année après année, on perd les nombreux services environnementaux que rend la forêt, services que des nouvelles plantations ne sont pas en mesure de rendre avant plusieurs décennies et on met en péril les filières traditionnelles qui récoltent le bois pour des usages essentiels (bois d’œuvre, papier, bois de chauffage…).
Le collectif Forêts Vivantes Pyrénées, demande donc un moratoire sur tous les projets industriels portant atteinte à la pérennité du patrimoine forestier et à sa capacité à maintenir un puits de carbone positif.
Le collectif demande également une loi de protection de la forêt qui suivra les recommandations de l’Académie des sciences, en établissant un ordre des priorités pour l’utilisation de la biomasse forestière. Enfin, il demande au secteur aérien de décarbonner par d’autres moyens, comme la réduction du trafic.
Notre pétition nationale portée par Greenvoice et adressée au ministre des transports a déjà récolté plus de 14000 signatures.
Nous avons besoin de vous pour la signer et la diffuser !
Non à la destruction des forêts pour faire voler des avions !
Les membres du collectifs
Nous sommes soutenus par les réseaux internationaux Rester sur Terre et Biofuelwatch, ainsi que par le Shift Project, une association française à but non lucratif qui vise à limiter le changement climatique et la dépendance de notre économie aux énergies fossiles.
Les membres actuels du Collectif sont:
- Association A.R.B.R.E.S
- Association pour la Conservation du Cadre de vie d’Oloron et du Bager (ACCOB)
- ACE – Action Citoyenne Environnement
- AEPS association pour un environnement propre et sécurisé
- Aiherra Bizirik
- Ainhoa beti
- Animal Cross
- Association pour la Protection de la Qualité de Vie en Béarn des Gaves (APQV)
- Association 5 cantons Barre d’Anglet
- Association Arcangues-Bassussarry
- Association de Défense des Milieux Aquatiques
- Association Hazketa 2010
- Association Lasseube en transition
- Association Su Aski
- ATTAC 64
- ATTAC Béarn
- ATTAC Pays Basque
- Au pied des arbres
- Bassussary Notre Environnement
- Bénesse Environnement
- Bien Vivre à Brindos
- Bizi !
- BLE – Biharko Lurraren Elkartea
- Collectif Barthes-Tarnos
- Collectif des Associations de Défense de l’Environnement Pays basque Sud des Landes (CADE)
- Collectif citoyen Juzan Vivant
- Collectif Pimont Labenne
- Comité Écologique Ariégeois (CEA)
- CODE Béarn – Collectif pour les Déplacements en Béarn
- Collectif URAMAP
- ERNB – Entraide et Résilience Nord Béarn
- Evasion Pyrénéenne
- FIEP Ours
- Forêts préservées
- GNSA-64
- GNSA-Capbreton
- GNSA-France
- GNSA-Pau-Pyrénées
- La Confédération paysanne
- Landes Aquitaine Environnement
- les Amis de la Terre des Landes
- l’Étincelle 2.0 Bayonne
- Liken Arboretoom
- LPO Occitanie
- Lurzaindia
- Mouguerre Cadre de Vie
- Nature Propre Vallée d’Ossau
- Nivelle-Bidassoa Urrugne
- Non LGV Nord Landes et Marsan
- Pensons l’Aéronautique pour Demain (Collectif)
- Petites singularités
- Protection Arbres et Faune (PAF)
- Protection Haut-Béarn Environnement (PHBE
- Pyrénées re-belles
- Réseau Ostia
- Rondins des bois
- Scientifiques en rébellion
- SÉPANSO-64
- SÉPANSO-Pays Basque
- SNUPFEN Solidaires 64
- SOS Forêt Pyrénées
- Syndicat ELB
- Tervid’hom
- Touche Pas à Ma Forêt – Pyrénées
- Ustarritz Défense de l’Environnement
- Villefranque Cadre de Vie
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